La visite médicale d’embauche fait partie des obligations légales incontournables pour tout employeur. Elle n’a pas seulement une vocation administrative : elle contribue directement à la prévention des risques et à la protection de la santé des collaborateurs. Pourtant, entre l’évolution des textes et la diversité des situations (intérim, CDD, CDI), les entreprises peinent parfois à s’y retrouver. On fait le point ?
1. Ce que dit la loi
Obligatoire pour tous les salariés, la VIP doit avoir lieu dans les 3 mois suivant l’embauche. Elle remplace l’ancienne visite d’aptitude pour les postes sans risques particuliers. Elle informe le salarié sur ses droits et permet de détecter d’éventuelles fragilités de santé.
Le Suivi Individuel Renforcé est réservé aux salariés affectés à des postes à risques particuliers : travail de nuit, exposition à des substances chimiques ou biologiques, manutention de charges lourdes, conduite d’engins, travail en hauteur, etc. Contrairement à la visite d’information et de prévention, il doit être réalisé obligatoirement avant la prise de poste.
La visite de reprise s’impose après certaines absences sensibles : congé maternité, maladie professionnelle ou arrêt maladie de plus de 30 jours.
Organisée par l’employeur dans les 8 jours suivant le retour, elle permet au médecin du travail de vérifier l’aptitude du salarié à reprendre son poste, d’identifier d’éventuelles limitations et de proposer, si nécessaire, des aménagements (adaptation du poste, reclassement, temps partiel thérapeutique).
La visite médicale à la demande peut être sollicitée par le salarié, l’employeur ou le médecin du travail, à tout moment de la relation de travail. Elle n’est pas conditionnée par une durée d’absence ou par un risque particulier : son objectif est d’apporter une réponse rapide à une situation précise (inquiétude sur l’état de santé, besoin ponctuel d’adaptation, questionnement sur la compatibilité entre un poste et une pathologie, etc.).
Il s’agit d’un droit pour le salarié : dès lors qu’il en fait la demande, l’employeur ne peut pas s’y opposer ni retarder la mise en place du rendez-vous.
Les salariés reconnus travailleurs handicapés (RQTH) bénéficient d’un suivi médical renforcé prévu par le Code du travail. Cette visite, assurée par la médecine du travail, vise à vérifier que le poste occupé est compatible avec l’état de santé du collaborateur et à identifier les éventuels aménagements nécessaires (horaires, organisation du travail, équipements spécifiques).
Tous les salariés bénéficient d’un suivi médical régulier : tous les 2 ans en règle générale.
Cas particulier : si une visite a déjà été effectuée pour un poste identique avec les mêmes risques, et qu’elle date de moins de 5 ans (ou 3 ans pour les suivis renforcés), il n’est pas nécessaire d’en refaire une. L’attestation de suivi reste valable et peut être transmise à l’employeur ou à l’agence d’intérim.
💡 Mettez en place un suivi centralisé des visites médicales avec un système d’alertes automatisées (via votre SIRH, un tableau partagé ou un outil RH). Cela vous permettra d’anticiper les prochaines échéances, de gérer les renouvellements à temps et d’éviter tout oubli susceptible d’engager votre responsabilité.
2. Qui est responsable ?
En CDI et CDD classiques, la responsabilité de l’organisation des visites médicales incombe directement à l’employeur. C’est à lui d’inscrire le salarié auprès du service de santé au travail, de planifier la visite dans les délais (VIP ou examen d’aptitude selon le poste), et de s’assurer du suivi périodique. Un oubli ou un retard constitue un manquement à son obligation de sécurité et peut engager sa responsabilité juridique.
En intérim, la règle est différente : c’est l’agence de travail temporaire qui est responsable de la visite médicale. Elle doit convoquer l’intérimaire, organiser la visite et conserver les attestations de suivi. Toutefois, l’entreprise utilisatrice joue un rôle clé : elle doit déclarer précisément les risques liés au poste afin que l’agence sache si une simple VIP suffit ou si un examen d’aptitude est obligatoire. En cas de suivi renforcé (travail de nuit, poste à risques particuliers, RQTH), la responsabilité est partagée : l’entreprise utilisatrice doit collaborer avec l’agence et le service de santé au travail pour garantir un suivi adapté.
En cas de manquement, que ce soit par l’employeur direct ou par l’agence d’intérim, les conséquences peuvent être lourdes : amende, sanctions pénales et, en cas d’accident du travail, mise en cause de la responsabilité de l’entreprise.
L’employeur qui oublie d’organiser une visite médicale obligatoire est passible d’une amende de 1 500 € (contravention de 5ᵉ classe)
En cas de récidive dans un délai de 3 ans, la sanction peut s’élever à une amende de 3 750 € et jusqu’à 4 mois d’emprisonnement
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